Blog d'un passionné de Poker
5 Mars 2012
Hier soir en me connectant sur Winga, j'ai eu l'agréable surprise de voir que j'avais la possibilité de m'inscrire pour un freroll intéressant. Il s'agissait d'un freeroll VIP avec 1500€ garantis pour seulement une quarantaine d'inscrits en tout.
Au premier regard, il ne s'agissait donc pas d'un Freeroll "Donkament" habituel, preuve en est qu'à la première table, j'étais assis à quelques places de l'ami D8.
La profondeur avec un départ à 5000 jetons sur des blindes de mémoire à 10/20 et des niveaux de 10 minutes n'était également pas pour me déplaire
Les 2 premiers niveaux ont cependant rapidement dénoté avec ces premières impressions, avec des shoves directs de plus de 100 BB avec des poubelles, suivis par d'autres poubelles ou guère mieux. Me serait-je trompé, serait-ce une variante de Nullot ou Razz inconnue à ce jour ?
J'en ai d'ailleurs fait un peu les frais en me prenant un 3bet shove all-in par un magnifique 69s, que je n'ai pas osé suivre avec mon QTs relancé du bouton (100BB c'est un peu cher) ...
Après adaptation (lire passage en mode serrure), ça c'est mieux passé par la suite. Entretemps, D8 a disparu, victime d'un full adverse (attirant ainsi mon attention sur le fait qu'à la table tout le monde ne jouait quand même pas au Nullot).
Je me suis hissé progressivement en table finale et en bonne position, notamment grâce à un brelan floppé. Mais la suite a été plus compliquée. 3 coups principaux m'ont amené de 2e à dernier à 6 joueurs restants.
Le premier est un call très loose face à un joueur que je couvrais largement.
L'action:
Nous sommes 6 ou 7 à ce moment, le chipleader ouvre à 2,5BB (5000) UTG+2, je me contente de suivre au bouton avec une paire de 7 et un peu plus de 50000 de stack. Il a beau ouvrir très souvent, je ne cherche pas forcément la confrontation et cherche avant tout à jouer le coup en position et si possible décrocher mon set.
Le joueur de gros Blind ne l'entend pas de cette oreille et envoie son tapis de 18 000 environ. UTG+2 fold et le principal danger est écarté.
Je sais que je suis au mieux en flip mais (dans une situation où j'aurais opté très souvent pour un fold) je ne résiste pas à la cote du pot (lecture trop récente de Gus Hansen ?) et la possibilité de sortir un joueur ... Bref, après quelques secondes je me décide donc à suivre en espérant être face à 2 overcards. Pas de chance, mais je m'y attendais un peu, il est vrai, ce sont les As.
Le second, se passe à la bulle, 6 joueurs pour 5 place payées (de 120€ à plus de 600€). Alors que j'ai couché précédemment sans le montrer un AQs directement face à une grosse ouverture d'UTG qui me couvre ("très NIT" mais pas envie de risquer un gros pot qui pourrait m'éliminer alors qu'un joueur est shortstack à moins de 10BB), je me retrouve avec un modeste A7o face à l'ouverture de la petite blindeà 3BB (ayant un tapis équivalent au mien, une vingtaine de BB), classique après un fold général.
3 options en théorie :
- fold: la plus sage pour essayer d'assurer la bulle mais c'est se priver de la fold equity non négligeable à ce moment précis, et rater une occasion de monter du jeton pour viser la gagne ou au moins revenir provisoirement dans le top 3.
- call: affreux à mon sens. Avec plus de profondeur ce serait une option pour masquer mon As et contrôler la taille du pot en position avec peut-être la meilleure main. Par contre ici, la mise à 3 BB nous embarque dans un pot important.
- 3bet appuyé (la moitié de nos stacks respectifs): c'est celle pour laquelle j'ai opté en me résolvant à l'avance à jeter en cas de 4 bet adverse. Malheureusement c'est bien cette dernière action qui a eu lieu et j'ai dû me résoudre à jeter.
Je me suis ainsi retrouvé en queue de peloton.
Enfin un peu plus tard, un mauvais call river à nouveau blindes contre blindes, mais cette fois sur un coup joué passivement jusqu'à la river et je me retrouve avec à peine un peu plus de 3BB.
L'autre facteur agravant la situation est qu'avant d'en arriver là, contrairement à moi, l'autre shortstack réussissait tous ses moves à tapis en fin de parole et nous ne parvenions pas à l'éliminer.
J'ai sans doute raté une occasion de voler ce dernier en bataille de blinde avec un modeste Kx et un stack équivalent au sien (avant ce dernier coup), mais j'ai pas osé (stress de la bulle et gros coup au moral sans doute face à ces déconvenues).
La sortie s'est faite en poussant KJo (sans fold equity mais en désepoir de cause avec une main plus que raisonnable dans cette situation) en fin de parole, payé très rapidement par le bouton (gloups) et la grosse blinde ...
Check général des deux autres (chercherait-on à me sortir ?) et un vague espoir sur un tableau hauteur J peu connecté et deux 6 au flop. Le bouton abat 88 ... YES ! ... Mais le gros blindeur un 10 6s qui sonne la fin (il avait une belle cote, un gros stack, donc rien à dire) et la place de l'imbécile ...
J'ai ruminé les coups perdants précédents (pas le dernier car rien à faire) un bon moment avec beaucoup de regrets de ne pas avoir su mieux préserver mes jetons pour atteindre les 120€ minimum, qui ne sont pas un luxe en ce début d'année très moyen côté gains.
Le soucis est à mon avis que je n'avais pas suffisamment défini clairement ma stratégie entre assurer les places payées et profiter de l'effet bulle. Mes attitudes très différentes avec le AQs et le A7o, certes dans des contextes différents, en témoignent.
Les coachs de D8 étaient restés à la table et j'ai eu la mauvaise idée de suivre Raoul plutôt que Marguerite (au vu du résultat, dans l'absolu ce n'est pas si certain, peut-être aussi une succession de mauvais timings, même si ça fait beaucoup de gâchis au final).